Allergie alimentaire : comment repérer les signes chez un bébé ?

Les allergies alimentaires sont de plus en plus fréquentes chez les enfants. Elles peuvent se manifester dès le plus jeune âge, lorsqu’il n’est encore qu’un nourrisson. Chez lui, les formes de réactions allergiques graves sont plus rares et peuvent disparaître en grandissant. On fait le point sur les signes, les symptômes mais aussi les recommandations actuelles de prévention et de traitement des allergies chez un bébé.
Les allergies alimentaires chez un bébé
Les principales causes d’allergies alimentaires chez le nourrisson
Chez le nourrisson, certains aliments sont principalement responsables des allergies alimentaires.
Parmi eux, nous pouvons retrouver en France 3 allergènes principaux avant l’âge de 1 an :
- l’oeuf,
- l’arachide
- et le lait de vache (les protéines de lait de vache, le lait contient 25 protéines qui peuvent entraîner une réaction allergique).
Certains nourrissons peuvent également manifester des réactions allergiques au lait maternel si la mère a consommé un aliment auquel ils sont allergiques. En effet, les études montrent que les allergènes alimentaires passent à l’état de traces dans le lait maternel. Cela sert à mettre en place sa tolérance immunologique, mais dans le cas d’allergies déjà présentes dans la famille, le processus peut s’emballer et il est possible d’avoir déjà une allergie alimentaire.
En France, le riz semble être le moins en cause dans les allergies alimentaires, c’est pour cette raison qu’il est souvent conseillé comme premier aliment solide au moment de la diversification.
Entre 1 et 3 ans, les principaux allergènes sont :
- oeuf (31%)
- arachide (cacahuète et huile d’arachide)
- lait de vache
- poissons (notamment la morue)
- moutarde
D’autres allergènes sont également fréquemment retrouvés dans les allergies alimentaires chez l’enfant :
- les fruits à coque (noisette, amande, noix) après 18 mois,
- la farine de blé certains fruits (abricot, cerise, coing…),
- le céleri,
- les crustacés,
- les fruits exotiques (kiwi, banane…),
- les légumineuse (fève, haricot, pois…)
- Etc…
Quels sont les symptômes de l’allergie chez le nourrisson ?
Plusieurs symptômes peuvent apparaître en cas d’allergie alimentaire chez le nourrisson. Les symptômes qui peuvent être provoqués par les allergies alimentaires chez les nourrissons se traduisent souvent par une dermatite atopique, avec des réactions cutanées comme la peau sèche et de l’eczéma du nourrisson. Cela peut être couplé à d’autres symptômes comme de l’urticaire, des réactions digestives ou respiratoires.
La deuxième forme de réaction allergique chez le nourrisson se caractérise par des symptômes respiratoires. Parmi ces symptômes, peuvent apparaître de l’asthme, une toux, le nez qui coule, des éternuements, mais aussi des difficultés respiratoires.
Enfin, les allergies chez le nourrisson peuvent se manifester par des symptômes intestinaux ou digestifs. On constate principalement des régurgitations anormales des nourrissons. Il peut également y avoir des troubles de transit : diarrhées, vomissements, coliques, sang dans les selles, etc.
C’est notamment le cas dans l’intolérance au gluten avec une atrophie des muqueuses de l’intestin et une diarrhée persistante.
Comment diagnostiquer les allergies chez un bébé ?
En cas de suspicion d’allergies alimentaires chez votre bébé, il est important de faire un diagnostic. Le diagnostic est difficile ! Un eczéma après un repas peut faire penser à une allergie alimentaire, mais il faut savoir que le risque est de 20% si aucun des parents n’est allergique et monte à 60% si les deux parents sont allergiques.
Le diagnostic des allergies permet de connaître les différentes allergies auxquelles est exposé votre nourrisson.
Ce diagnostic des allergies se fait chez un allergologue. Il cherche dans un premier temps à connaître les antécédents familiaux, savoir s’ il y a déjà des cas d’allergies alimentaires dans votre famille.
Ensuite, l’allergologue réalise des tests cutanés indolores qui permettent de révéler les allergies auxquelles serait sujet votre bébé. Il peut également demander d’effectuer une prise de sang, afin de détecter la présence d’IgE, autrement appelé les immunoglobulines, qui sont les anticorps de l’allergie.
Il est possible que l’allergologue procède à d’autres tests afin d’affiner son diagnostic.
Tenir un journal alimentaire où chaque aliment ingéré est noté peut aider votre médecin. Le problème peut venir des allergènes masqués (comme la présence de l’oeuf dans du gruyère par exemple).
A noter, les fausses allergies alimentaires sont peu fréquentes mais existent. Elles ont les mêmes symptômes et sont relativement courantes chez l’enfant. Dans ce cas, c’est simplement la consommation de l’aliment lui-même qui est en cause (trop riche en histamine ou en tyramine comme le chocolat, certains fromages : gruyère, roquefort.. fruits ou légumes : tomates, petit pois, fraise…), car le système intestinal de l’enfant n’est pas totalement mature. On compte 1 fausse allergie pour 4 vraies !
Comment gérer les allergies chez le nourrisson ?
Diversification alimentaire et prévention des allergies chez un bébé
Il est important de prévenir les allergies alimentaires chez le nourrisson en procédant notamment à la diversification alimentaire.
Des études ont montré qu’en intégrant les aliments au plus tôt au nourrisson, le risque d’allergie alimentaire pouvait être réduit.
Chez un bébé sans risque d’allergie particulier, l’introduction des allergènes par la diversification alimentaire peut être faite librement dès ses quatre mois. L’OMS recommande néanmoins un allaitement exclusivement jusqu’à 6 mois pour prévenir les risques d’allergies alimentaires chez l’enfant.
Autour de l’âge de quatre-six mois, et jusqu’à ses 1 an, il faut diversifier au maximum l’alimentation du nourrisson, avec tous les types d’aliments. La diversification alimentaire se doit d’être riche et précoce afin de limiter les risques d’allergies alimentaires, même chez les enfants à haut risque. Il est important d’introduire tous les aliments allergènes potentiels au nourrisson. Cela permet au système immunitaire de développer une tolérance. Si votre bébé fait une forte réaction allergique, il faut arrêter tout de suite la diversification et consulter rapidement un spécialiste.
Attention, pour un nourrisson à fort risque allergique, c’est-à-dire un bébé qui a déjà une allergie connue, des parents polyallergiques, ou encore un eczéma important, il est conseillé de consulter un allergologue avant la diversification alimentaire.
Et voici 3 conseils pratiques pour commencer la diversification d’un bébé avec des allergies connues dans la famille :
- Si vous donnez des fruits, évitez les mélanges
- N’introduisez les nouveaux aliments que séparément et à quelques jours d’intervalle
- En cas de diarrhée, cessez d’introduire de nouveaux aliments pendant 3 semaines en raison du risque de l’augmentation transitoire de la perméabilité intestinale.
Les traitements de l’allergie chez le nourrisson
Pour ce qui est de l’eczéma, le médecin prescrit pour le nourrisson des antiseptiques à appliquer localement afin de lutter contre la sécheresse de la peau. Si les antiseptiques ne suffisent pas, de la cortisone peut être prescrite afin de soigner plus profondément l’eczéma. Pour lutter contre l’urticaire, votre bébé se verra sûrement prescrire de la cortisone ou des antihistaminiques qui sont le traitement le plus efficace pour y remédier.
Concernant l’éviction des allergènes, c’est au médecin ou à l’allergologue de décider de supprimer le ou les aliments en cause. En cas d’allergie aux protéines de lait de vache, il pourra par exemple prescrire des hydrolysats de protéine. Pour une allergie à l’œuf ou encore à l’arachide, il faudra définitivement supprimer ces aliments de l’alimentation de l’enfant.
En fonction de votre enfant, selon les recommandations de l’allergologue, une ré-évaluation de l’allergie peut être effectuée tous les 3, 6 ou 12 mois.
Il n’est pas possible de savoir à l’avance comment va évoluer une allergie alimentaire. Par exemple, l’allergie aux protéines de lait de vache guérit souvent vers 5 ans alors que l’allergie à la cacahuète persiste généralement à vie.
Pour aller plus loin, découvrez nos différents articles sur :
- La différence entre allergie, intolérance et hypersensibilité
- L’allergie aux protéines de lait de vache et comment remplacer le lait
- La différence entre l’intolérance au lactose et l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV)