Allergie au blé ou intolérance au gluten, quelles différences ?

Si vous avez mal au ventre après avoir mangé du pain, des céréales ou des pâtes, vous n’êtes peut-être pas intolérant au gluten, mais simplement allergique au blé. Allergie au blé et intolérance au gluten (aussi appelée maladie coeliaque) sont souvent confondues, notamment dans les médias, alors qu’elles sont pourtant bien différentes.
Avec Plaisir vous explique aujourd’hui les différences et similitudes entre ces deux pathologies : symptômes, aliments à éviter pour débuter un régime sans…
Les différences entre l’allergie au blé et l’intolérance au gluten
L’allergie au blé est une allergie alimentaire, et est bien différente de la maladie coeliaque qui est une intolérance alimentaire (au gluten). On confond souvent allergie et intolérance, car bien qu’elles aient des ressemblances, l’allergie au blé et l’intolérance au gluten sont bien différentes.
Première idée reçue : gluten égal blé
On associe souvent le gluten avec le blé. Le blé est une céréale (dont on va consommer les graines), qui contient du gluten. On le retrouve dans la majorité des produits de notre alimentation courante, comme le pain, les pâtes, la farine.
Néanmoins, l’inverse n’est pas vrai, gluten ne signifie pas forcément blé.
Le gluten est une protéine présente dans différentes céréales, composée des gluténines et des gliadines, deux groupes protéiniques. On parle souvent des principales céréales contenant du gluten sous l’acronyme SABOT pour désigner le seigle, l’avoine, le blé (dont le froment, le kamut, l’épeautre…), l’orge et le triticale (une céréale hybride du seigle et du blé).
Deux maladies avec des symptômes différents
Dans le cadre d’une allergie au blé, on parle d’une réaction des défenses immunitaires suite à l’ingestion de blé. Comme tout allergie, ingérer du blé peut entraîner la mort et il n’y a pas d’autres traitements que de supprimer le blé de son alimentation. Les signes d’une allergie peuvent apparaître entre quelques minutes et jusqu’à plusieurs heures après l’ingestion d’un aliment contenant du blé.
Les principaux symptômes de l’allergie au blé
Parmi les symptômes de l’allergie au blé, on retrouve :
- des réactions cutanées (urticaires, démangeaisons, rougeurs, gonflements, irritation de la bouche ou de la gorge)
- des réactions digestives (crampes abdominales, vomissements, indigestion)
Les réactions cardiovasculaires (pâleur, évanouissement) et respiratoires (sensation d’étouffement, difficulté à respirer, œdème de Quincke) restent plus rares, mais comme dans n’importe quel cas de réactions allergiques sont des symptômes d’une réaction allergique.
Ce sont majoritairement les enfants qui sont le plus touché par l’allergie au blé. Heureusement, cette allergie a de grandes chances de disparaitre en grandissant. Les cas de réaction grave comme le choc anaphylactique restent rares, même s’il ne faut pas oublier que c’est une réaction potentiellement mortelle et que la vigilance reste de mise.
Les principaux symptômes de la maladie coeliaque
A l’inverse, l’intolérance au gluten ou maladie coeliaque est une pathologie sans risque mortel immédiat. Mais non traitée, elle peut donner lieu à de graves complications sur le long terme, comme des cas de malnutrition, des lésions instestinales ou des complications graves pour la santé (ostéoporose troubles neurologiques, cancers, ulcères gastriques….).
La maladie coeliaque est une réaction auto-immune à la consommation de gluten, où le système immunitaire attaque l’intestin grêle. En endommageant la muqueuse de l’intestin grêle, cela empêche le corps d’absorber les nutriments nécessaires à une bonne santé. C’est un trouble chronique (à vie) pour lequel il n’existe aucun remède ni médicament. Le seul traitement est un régime alimentaire strictement sans gluten, à vie pour atténuer les symptômes et rester en bonne santé.
Les premiers signes de l’intolérance au gluten sont généralement des désordres intestinaux, c’est la raison pour laquelle on peut mettre du temps avant de s’en rendre compte. Les symptômes peuvent être des dérèglements gastriques tels que des douleurs abdominales, des diarrhées chroniques, des nausées, des vomissements, ou encore des ballonnements. Il existe d’autres signes secondaires qui peuvent accompagner ces symptômes intestinaux comme l’amaigrissement, la fatigue ou de l’anémie, des phases dépressives, des crampes, des douleurs articulaires, des aphtes, des éruptions cutanées ou encore des engourdissements.
Chez l’enfant, l’intolérance au gluten peut s’accompagner de symptômes non digestifs comme de l’irritabilité, des troubles du comportement ou un retour de croissance.
Que vous soyez allergiques au blé ou intolérants au gluten, Avec Plaisir revient sur les principales raisons de confusion entre ces deux pathologies.
Les raisons de la confusion entre l’allergie au blé et l’intolérance au gluten
Pourquoi est-ce que ces deux pathologies sont souvent confondues ? Tout d’abord, car elle possède plusieurs similitudes.
Les deux exigent d’évincer le blé de son alimentation et donc changer sa façon de consommer
Le blé est l’agent commun entre l’allergie au blé et l’intolérance au gluten. Qu’on soit allergique au blé ou intolérant au gluten, il faut arrêter de consommer du blé et le supprimer de notre alimentation. Dans les deux cas, il est important d’adapter son alimentation afin de prendre soin de sa santé.
Cela passe par changer sa façon de consommer, de faire ses courses pour s’assurer que les produits achetés ne contiennent pas de blé (ou gluten de blé), ni de traces. Et cela signifie également être prudent lorsque l’on mange à l’extérieur, chez des amis ou encore au restaurant.
Il est impossible de consommer les produits contenant du blé
Les produits qu’il est impossible de consommer en cas d’allergie au blé
Lorsque l’on est allergique au blé ou intolérant au gluten, il y a certains produits à base de blé que nous devons définitivement supprimer de notre alimentation.
Parmi tous les produits à base de blé, on retrouve des incontournables de nos placards : les farines et fécule, les pâtes, la semoule, et les céréales, le pains, les biscuits et gâteaux mais il faut aussi faire très attention aux aliments transformés qui peuvent contenir du blé caché, de l’amidon de blé… etc comme les sauces (sauce soja), les produits transformés à base de viande (charcuterie, hot-dog, boulette de viande), les produits avec des saveurs ou arômes (chips barbecue…), les produits laitiers, les bonbons (réglisse, à croquer…).
Avec quelques exceptions, par exemple, le sirop de glucose de blé (sucre du blé) est toléré dans le cas de la maladie coeliaque, alors qu’il devra être évincé en cas d’allergie au blé.
A savoir, on peut également retrouver du blé dans la composition de produits non alimentaires, comme par exemple dans la pâte à modeler, certains produits cosmétiques ou savon.
Etre confronté à l’attitude des autres et devoir expliquer son allergie / intolérance
Avoir une allergie ou une intolérance, c’est aussi devoir en parler autour de soi. Il est important, même si parfois difficile, de prévenir son entourage de ses allergies / intolérances et de leur expliquer les risques auxquels vous êtes confrontés. Devoir suivre un régime sans gluten et sans blé oblige à changer ses habitudes et son alimentation. Cela nécessite une lecture minutieuse des étiquettes lors des courses. Il faut traquer la moindre trace, et c’est pour cela que vous devez en parler à vos proches, votre famille et vos amis. Si vous êtes invités à manger, que ce soit dans de la famille ou chez des amis, il faudra faire attention à la préparation des plats et au risque de contamination croisée.
Enfin, si c’est votre enfant qui est allergique ou cœliaque, il faudra mettre en place un projet d’accueil individualisé (PAI) avec l’école, afin de prévenir la cantine. Soit un repas adapté lui sera préparé, soit il vous sera demander de fournir un panier repas.
Avertissement
Pensez toujours à consulter un professionnel de santé avant de commencer un régime sans gluten. Si vous évincez le gluten avant d’avoir été correctement diagnostiquée (la première étape passe par un test sanguin et l’analyse de vos antécédents médicaux), vous pouvez engendrer une erreur de diagnostic et cacher d’autres potentiels pathologies dont les symptômes sont similaires comme le syndrome du côlon irritable (SCI) ou encore l’intolérance au lactose. Pour rappel, l’errance médicale pour le diagnostic de la maladie coeliaque chez l’adulte est de 5 à 11 ans (entre l’apparition des symptômes et le diagnostic), donc pour gagner du temps, prenez rendez-vous chez votre médecin !
Et pour vous faire accompagner suite au diagnostic de la maladie coeliaque et la mise en place d’un régime sans gluten, n’hésitez pas à aller voir le site de l’afdiag (association française des intolérants au gluten).